• Sauvegarde et restauration du chef d’œuvre de Gustave Bayol : la façade du carrousel-salon Demeyer

    La cavalerie du carrousel- salon-Demeyer est signée Gustave Bayol (1859-1931). Cet artiste établi à Angers créa dans cette ville puis y développa de 1887 à 1909 une entreprise de fabrication de manèges qui fut la meilleure du genre en France, et l'une des plus cotées internationalement. Plusieurs indices stylistiques, ainsi que la date de construction de l'orgue primitif, permettent d'attribuer la façade Art Nouveau également à Gustave Bayol et de situer sa création en 1909. A la veille de la vente aux enchères de ce chef d'œuvre, retour sur sa vie, son sommeil, puis sa résurrection et sa restauration à l'écomusée d'Alsace.
  • Carrousel-salon à l'écomusée d'Alsace : les cochons prennent le large

    Avril 2012: c'est fait, le carrousel-salon Demeyer a été vendu au parc d'attractions Europa Park en Allemagne, sans que le Ministère de la Culture ne pipe mot. Ce carrousel, le seul complet, n'a pas eu la chance des vestiges de l'Hippopalace, qui furent classés Trésor national en 2002 et dont l'exportation aux Etats-Unis fut interdite par l'Etat.
    C'est une nouvelle étape du démembrement de l'écomusée d'Alsace, entrepris dès le 17 septembre 2006, après la démission du président de l'association de l'Ecomusée d'Alsace, François Capber, et la mienne en qualité de directeur . Le Conseil général du Haut-Rhin et le Conseil régional étaient alors les chantres et financeurs du projet voisin de parc de loisirs « Bioscope », sensé dynamiser un écomusée qui n'en demandait pas tant. Aujourd'hui déjà, on évoque la fermeture du Bioscope après 28 millions d'euros de déficit de fonctionnement. Sur le passage de cette peu lumineuse comète, l'écomusée d'Alsace n'a cessé de perdre sa substance matérielle: distraction du carreau minier Rodolphe et fermeture du parcours multimédia « Clair de mine », fermeture de la ligne de chemin de fer historique, et aujourd'hui dispersion de l'espace de présentation d'art forain (voir l'article « Société et fête foraine, une expérience de muséographie). 
  • Jean-Luc, forgeron, ami, Adieu

  • La scénographie du cochon et de la choucroute

    Sous ce titre, je viens de publier dans « Cultures & Musées » -dont je remercie la rédaction- une partie du travail que mes collègues et moi, soutenus par de nombreux bénévoles, avons investi pour que l'écomusée tienne un propos sur la cuisine.  Cela ne coulait pas de source jusqu'il y a peu.  La cuisine était considérée comme un patrimoine mineur. Son incursion dans les musées pouvait être perçue comme une animation facile, racoleuse d'un public plus soucieux de nourritures terrestres qu'intellectuelles. L'évolution fut rapide et permit de faire reconnaître la cuisine comme un espace de cohérence entre territoire, tradition, culture domestique et relations sociales.

  • « Carnaval des paysans » à l’écomusée d’Alsace 1994-2006

    Toute migration d'un objet vers le musée implique le détournement de sa fonction, l'ampute de sa valeur d'échange matériel –marchand ou non- et le rend émetteur de nouvelles significations. Il conserve toutefois son intégrité physique, et en cela il peut se faire le support et parfois l'alibi d'un discours distancié, objectivé. Mais que faire lorsque des pans de la culture dont le musée est sensé témoigner ne peuvent pas être médiés par des objets authentiques ? Carnaval a-t-il (avait-il) sa place au musée, et selon quelle éthique ?

  • Le paysage au musée, travaux pratiques


    Figure 1: "Après l'inondation", un projet dans lequel j'ai combiné l'analyse archéologique, les codes de représentation de la maison au bas Moyen âge, et une fiction poétique et naturaliste sur les rapports entre eaux et habitats (2004)

    Une vague de révoltes, conservatrice d'une part (sociétés d'amis des sites, "La France défigurée",...), contestaire d'autre part (le courant écologiste) , a mis le paysage en débat, public et passionné au cours de la décennie 1970. Il s'ensuivit une cascade de procédures de protection administrative d'une efficacité modérée, et une brillante théorisation (Alain Roger, Yves Lacoste, Bernard Lassus, Gilles Clément, pour ne citer qu'eux). Le débat public s'est affaibli à partir des années 1990; le paysage, nombre de ceux qui réfléchissaient et agissaient à son sujet, ont été temporairement  "ringardisés", passés de mode .Devant l'évidence de ce que j'ai appelé ailleurs "la perte de la substance du monde habité", le paysage retrouve en ce moment une dimension de sujet sérieux, avec des auteurs tels que Thierry Paquot, Chris Younès. L'oeuvre remarquable de l'américain John Brinckerhoff-Jackson est à présent traduite et facilement accessible. Dans ce texte, je relate les travaux pratiques d'élaboration de paysages que j'ai eu le bonheur de mener dans le cadre de l'écomusée d'Alsace.

  • Une muséographie vivante de l'agriculture (1986-2006)

    L'écomusée d'Alsace d'aujourd'hui n'a plus grand chose de commun avec ce que mes collègues et moi avions construit de 1980 à 2006. Cet article, comme d'autres, a pour finalité de ne pas perdre totalement l'expérience; elle débuta par l'installation du musée sur une friche industrielle, dépourvue de tout passé agricole. Je montre comment nous avons été amenés à y construire, ex nihilo, une activité de polyculture-élevage. Elle était nécessaire à la mise en mouvement des collections ayant trait à l'agriculture; plus encore, elle permit l'expression publique des savoirs d'anciens agriculteurs et leur transmission à de jeunes amateurs et professionnels. Ce long parcours fait ressortir aussi les modifications du regard que porte la société sur son agriculture. Pour cette raison, le traitement muséographique , sur la forme et les contenus, se devait d' évoluer en permanence.

     

  • Société et fête foraine, une expérience de muséographie

    En 1995 j'écrivais dans « Connaissance des arts »: « L'idée que la construction foraine procède de l'architecture est encore plus nouvelle que celle qui a suscité la prise en compte de l'architecture vernaculaire, puis de l'architecture industrielle. Le débat sur l'art forain, qui aux premiers temps de sa reconnaissance, posait le problème de sa classification entre l'art populaire et l'art décoratif s'efface en même temps que le sujet sort de sa confidentialité, interpellant non seulement les milieux de l'art mais aussi les anthropologues, les sociologues, les historiens des techniques. »
    Qu'en est-il 12 ans plus tard ? Comment s'est déroulée mon expérience du patrimoine forain à l'écomusée d'Alsace ? Un point, sur cette question, en reprenant sans modifications l'article déjà cité et en le faisant suivre d'indications sur quelques problèmes méthodologiques rencontrés.

     

  • La longue carrière de Kasperla, marionnette héroïque

    Cette note raconte comment un espiègle petit héros oublié des alsaciens, la marionnette Kasperla ou Kasperlé , a fait irruption à l'Ecomusée d'Alsace.

    Marionnettes de Kasperla sous vitrine au Musée Historique de Mulhouse

     

     

  • L’ "Homme sauvage" dans tous ses états

    L'instauration à l'Ecomusée d'Alsace d'un Charivari, « Carnaval des paysans » (Bürafasnacht), à partir de 1994, m'avait fait m'interroger sur la figure de l'Homme sauvage, à la fois omniprésente et difficile à définir aux plans historique et anthropologique, tant l'information est lacunaire. Cet article n'a pas d'autre ambition que de faire un point documentaire sur la question.

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