Rapport de la C.R.C. sur ma gestion de l'écomusée
N'importe quoi et son contraire ont été racontés autour de la crise de l'Ecomusée d'Alsace en 2005-2006. Une seule mise au point s'impose, elle est relative aux conditions de financement de l'Ecomusée d'Alsace.
Le montage économique que j'ai dû mettre en place avec le concours d'actionnaires- mécènes, en raison de l'absence de toute aide publique de fonctionnement à caractère contractuel et pluriannuel, reposait sur la complémentarité entre une société commerciale « Ecoparcs », mobilisant des capitaux non publics, et une association elle-même actionnaire de poids dans la société commerciale.
Bizarrement, ce montage ne cessa de nous valoir des critiques voire des suspicions. Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes d'Alsace, mis en ligne sur le site de cette juridiction le 27 mars 2007, met un point définitif à certaines allégations selon lesquelles nous aurions agi en fonction d'autres motivations que celle de porter, à bouts de bras, une œuvre muséale d' intérêt général.
« Chambre Régionale des Comptes d'Alsace
Rapport d'observations définitives
concernant l'Association de l'Ecomusée d'Alsace
Exercices 1993 et suivants » (note : jusque 2005 inclus)
Extrait pages 31-39 :
« En prenant en charge la mission d'exploitation de l'Ecomusée, ECOPARCS SA s'était résolue à assumer le risque lié à l'exploitation, ce qui signifiait que la société ferait son affaire des déficits, mais qu'en contrepartie elle pourrait conserver les excédents éventuels.
Ces excédents ont été consacrés avec les capitaux de la société commerciale à l'acquisition des objets de collection et à des aménagements et travaux sur le site. Les objets de collection, acquis pour l'essentiel en 1990 et 1991, ont été cédés en 2004 à l'Ecomusée à leur valeur d'achat. Les aménagements et les travaux réalisés au cours des années 90 et au début des années 2000, ont été mis immédiatement à la disposition de l'Ecomusée puis cédés en 2004 à l'association pour leur valeur comptable nette, soit après déduction des amortissements que la société commerciale a seule pris en charge.
C'est en consacrant les excédents issus de l'exploitation de l'Ecomusée à la réalisation de travaux et d'aménagements que la société ECOPARCS s'est écartée de sa stricte mission d'exploitation pour assister les structures associatives dans leur mission de conservation du patrimoine et d'aménagement du site.
Le dispositif avait comme conséquence de restituer en nature à l'association les excédents dégagés par l'exploitation prise en charge par la société ECOPARCS SA. Les dirigeants de la société commerciale se sont assurés d'investir sur le site tous les excédents réalisés au bénéfice de l'Ecomusée. Aucun dividende n'a été versé aux actionnaires, les instances des sociétés ECOPARCS SA et ECOPARCS PARTICIPATIONS ayant pris régulièrement la décision de ne pas en verser.
L'équilibre du dispositif mis en place, en associant une association subventionnée sur fonds publics et une société commerciale, repose sur le réinvestissement des éventuels excédents dans le site de l'Ecomusée. »
Rappelons que contrôle était intervenu dans le contexte de la violente crise de 2000 à 2006, qui s'est soldée par notre départ, mon équipe rapprochée et moi, de l'écomusée en septembre 2006. L'origine de cette crise a été la décision de la Région Alsace d'implanter son projet de parc d'attractions "Bioscope" à côté de l'écomusée, dans l'intention affichée d'annexer ce dernier, au prix d'une campagne de discrédit. Le rapport de la Chambre régionale des comptes aurait dû faire réléchir les élus régionaux, et départementaux qui à partir du changement de président du Conseil général en 2004 ont pris une part déterminante dans le dénigrement de l'écomusée. L'honneur de la République a été sauvé par une conseillère régionale Mme Martine Diffor, la seule manifestement qui a pris soin à lire ce rapport. Courageusement, elle en a résumé ses conclusions dans son intervention lors de la séance pleinière du Conseil régional le 30 avril 2007(lien).
Cependant le mal était fait et depuis, l'écomusée tangue d'une crise à l'autre.