Le premier "Festival des vieilles bicoques" à Dannemarie et Wolfersdorf 13 au 15 juin 2025

Association KRUM UND STABIL

1er Festival des vieilles bicoques

Dannemarie et Wolfersdorf 13-14-15 Juin 2025

13 juin à 19 h 00, Dannemarie,  salle le Viaduc, 2 rue des Jardins
Présentation de l’association Krum und Stabil
Conférences : Les tuileries Gilardoni. Entrepreneurs et petit peuple dans la région de Dannemarie aux XIXe s. et XXe s., par Patrick MADENSPACHER, professeur et chercheur
Les tuiles mécaniques sont aussi un patrimoine ignoré, par Christian FUCHS, consultant en patrimoine bâti
(entrée libre)

14 juin 10 h 00 -12 h 00, Wolfersdorf, 66 rue principale
Portes ouvertes de la ferme de 1551-1561 dite des « Demoiselles Messerlin », chantier de l’association Krum und Stabil.  Stand d’information sur l’auto-rénovation par l’association Alter Alsace Energie,

14 juin 18 h 00, Dannemarie, rendez-vous devant l’entrée de l’église.
Brève visite guidée des maisons les plus anciennes de Dannemarie

14 juin 19 h 30, Dannemarie , salle le Viaduc, 2 rue des Jardins
Présentation de l’association Krum und Stabil
Conférences : Grandeur et servitude du rôle d’un élu dans la préservation du patrimoine bâti,  par Alexandre BERBETT, Maire de Dannemarie
Les Dannemariens et leurs demeures durant le siècle des Lumières, l’apport des archives judiciaires, par Philippe LACOURT, professeur et chercheur

15 juin, Dannemarie et Wolfersdorf 
Visites guides des maisons les plus anciennes (durée 45 mn)

Dannemarie 15 h 00 et 16 h 00, rendez-vous devant l’entrée de l’église

Wolfersdorf 15 h 00 et 16 h 00, rendez-vous devant la mairie

Nota : une préfiguration du circuit de découvertes des maisons anciennes de Dannemarie sera exposée dans la salle « le Viaduc » lors des conférences

Contact presse
Antoine WENDLINGER

06 86 76 52 98

a.wendlinger@orange.fr

L’organisateur du Festival : Krum und Stabil,  la nouvelle association au service du patrimoine rural

Depuis longtemps le besoin se faisait sentir de créer une plate-forme de rencontre entre les personnes intéressées à divers titres par l’habitat rural ancien (« les maisons paysannes ») et de les réunir autour de découvertes partagées. Le premier festival  bénéficie de l’appui des communes de Dannemarie et de Wolfersdorf. Il est envisagé de le répéter chaque année.

KUS – Krum und Stabil, c’est avant tout une bande d’amis, passionnés par le patrimoine sundgauvien et bien occupés par leur propre projet de restauration. Le groupe s’est construit autour de l’entraide, de conseils et de partage de bons plans qui facilitent les chantiers de chacun. Le groupe s’est constitué récemment en association pour promouvoir la conservation, la réhabilitation et la valorisation du patrimoine bâti ancien, en mettant un accent particulier sur le respect des critères environnementaux et patrimoniaux. L’association vise à sensibiliser et accompagner un public souhaitant rénover des maisons anciennes tout en préservant leur intégrité historique, culturelle et écologique. De plus, elle s'engage à sensibiliser le grand public et les décideurs locaux à l'importance d'un urbanisme respectueux du patrimoine.

Les actions sont diverses : montrer des projets de restauration réussi, soutenir les initiatives privées, accompagner les collectivités dans la connaissance de leur patrimoine, vulgariser et faire connaître les recherches scientifiques et notamment tous les travaux de Marc Grodwohl, et enrichir encore la connaissance du bâti ancien du territoire sundgauvien.

Le noyau du groupe s’est notamment illustré en 2022 avec la découverte sous l’enduit et la sauvegarde de la maison de Buschwiller datée 1554, qui fut démontée et dont le remontage dans le parc de la maison alsacienne à Reichstett est en cours.

L’association souhaite avant tout faire des actions positives pour faire connaître et aimer le patrimoine bâti du Sundgau au plus grand nombre et pour sauvegarder nos maisons anciennes de la manière la plus noble qu’il soit : qu’elles restent des lieux de vie conviviaux en plein cœur de nos villages !

Contact :

Guillaume HOUTH / 34 rue Principale 68210 Saint-Ulrich

guillaumehouth511@gmail.com

Conférences du 13 juin, 19 h 00

Les tuileries Gilardoni, entrepreneurs et petit peuple dans la région de Dannemarie

aux XIXe s. et XXe s. , par Patrick MADENSPACHER

De Hagenbach à Retzwiller en passant par Wolfersdorf, les tuileries industrielles ont aujourd’hui disparu des berges du canal du Rhône au Rhin. Pourtant, pendant plus de 150 ans, elles ont connu un développement remarquable, marquant l’histoire de l’industrie par des innovations qui ont rayonné bien au-delà des frontières locales.

À l’origine, rien ne garantissait un tel essor. Dans les années 1820-1860, de nombreux tuiliers proposent de nouveaux modèles de tuiles qui, dans les campagnes, remplacent progressivement les toits de chaume puis supplantent les tuiles plates artisanales. Ce changement s'inscrit dans une dynamique plus large d’innovation, portée notamment par le bassin industriel de Mulhouse, véritable laboratoire technologique et social. C’est dans ce contexte que la tuile Gilardoni connaît un succès fulgurant. La diversité des produits proposés était alors impressionnante.

Ce succès fut renforcé par l’invention de la presse Schmerber, une avancée décisive dans le domaine. En Europe, cette machine joua pour la presse un rôle comparable à celui de la tuile Gilardoni pour la couverture. La création de la tuilerie de Wolfersdorf fut d’ailleurs une réponse directe de la famille Gilardoni à Schmerber — ancien collaborateur passé à la concurrence en fondant sa propre tuilerie à Illfurth.

L’historien Patrick Madenspacher s’intéressera notamment aux relations entre les différentes branches de la famille Gilardoni, dévoilant leur mode de fonctionnement et l’importance des liens familiaux dans l’organisation de l’entreprise. Il évoquera également la figure d’un patron, champion olympique, et décrira le quotidien du monde ouvrier à Wolfersdorf entre 1866 et 1902, dans un environnement souvent proche de la grande pauvreté. En arrière-plan, se dessinent les difficultés de la petite paysannerie locale.

La direction de l’usine était assurée par quelques familles influentes — les Vogtensperger, Stehlin et Wetzel — tandis que les patrons, chez les Gilardoni, inventaient, dirigeaient, et cultivaient un véritable savoir-faire dans le travail de la terre.

L’expansion de la famille se poursuivit jusqu’à Pargny-sur-Saulx, dans la Marne, où la branche des Joseph, peut-être expatriée, fonda une usine souvent comparée à celle de Retzwiller. Cette dernière était la troisième tuilerie alsacienne des TGF (Tuileries Gilardoni Frères), dont la fin fut particulièrement difficile. Pourtant, dans les années 1920, ces établissements étaient à la pointe de la technologie, malgré les obstacles rencontrés pour atteindre les rendements espérés.

Jusqu’au début des années 1960, les TGF demeurèrent une référence dans le monde de la tuile. Leur grande aventure ne s’arrêta donc pas au tournant du XXe siècle, mais se poursuivit avec ambition et ténacité.

Les tuiles mécaniques sont aussi un patrimoine ignoré, par Christian FUCHS

Longtemps, les tuiles à emboîtement dites « mécaniques » ont été honnies par les puristes de la restauration des maisons anciennes : les tuiles plates en écaille dites « Bieberschwanz » ont régné en maître, par goût des propriétaires ou imposées au titre du respect des environs des immeubles classés monument historique. Cela a conduit à un gaspillage effréné, des toitures en excellent été ont ainsi été détruites pour être remplacées par des tuiles plates, sans que le bénéfice esthétique soit toujours convaincant. Ou pire, par des tuiles mécaniques en béton.

Or, spécialement dans le Sundgau et les vallées vosgiennes, un grand nombre de toitures de maisons et granges n’ont jamais été couvertes en tuiles « Bieberschwanz ». En effet, lorsqu’il fallut refaire ces toitures, on passa directement du chaume à la tuile mécanique san passer par la case tuiles plates.

Les arguments en faveur de la conservation et du remploi des tuiles mécaniques anciennes ne manquent pas. Economie d’énergie, vérité historique, économies financières pour les maîtres d’ouvrage, harmonie des tuiles anciennes aux nuances changeantes, etc.

A l’écomusée même ce n’est qu’en 1994 que mes tuiles mécaniques se virent conférer un statut d’objet patrimonial (sur la maison de Wettolsheim).  

Christian Fuchs, ancien de l’écomusée et compagnon de route de Marc Grodwohl, sillonne la région depuis plusieurs années afin de conseiller les propriétaires de « vieilles bicoques »  pour des restaurations réussies, le cas échéant appuyées par des subventions de la Communauté européenne d’Alsace ou des appuis de la Fondation du patrimoine. Il milite de longue date pour la conservation des tuiles mécaniques anciennes, souvent avec succès comme il le montrera dans cet exposé. Au point qu’aujourd’hui la Communauté européenne d’Alsace subventionne de telles restaurations.

Conférences du 14 juin, 19 H 30

Grandeur et servitude du rôle d’un élu dans la préservation
du patrimoine bâti , par Alexandre BERBETT, Maire de Dannemarie

Les Dannemariens et leurs demeures durant le siècle des Lumières, l’apport des archives judiciaires de la fin du XVIIIe s. , par Philippe LACOURT

Auteur d’un ouvrage sur l’histoire de Dannemarie avant la Révolution, Philippe Lacourt a épluché les archives judiciaires, pour mieux connaître la vie quotidienne de nos ancêtres. Au cours de la conférence, il va confronter les données issues des archives avec le plan de la bourgade réalisé en 1775, ainsi qu'avec le patrimoine architectural encore préservé actuellement.

Les tranches de la vie quotidienne révélées par les archives (querelles de voisinage, refus de légitimer un enfant par un mariage, jalousie d'un amant éconduit, rapport du ramoneur, etc.) donnent une image plus vivante des maisons d’autrefois. A travers les témoignages recueillis lors de ces procédures, il est possible d’étudier l’environnement immédiat des demeures (granges, cours, jardins), les cheminées, les toitures, ainsi que les différents usages des fenêtres. En plus d’inviter à redécouvrir le lien entre nos ancêtres et leurs habitations, Philippe Lacourt propose des réflexions sur certaines évolutions architecturales, a priori mineures, mais qui ont eu une répercussion importante sur la vie quotidienne.

Visites guidées le 15 Juin

(15 h 00 et 16 h 00)

Wolfersdorf

En 2011-2012 la commune de Wolfersdorf, sous l’impulsion du Maire Christophe Weber, a confié à Marc Grodwohl l’étude du patrimoine de la commune, et spécialement l’identification des maisons les plus anciennes. En effet l’une d’elle, dites « maison des Demoiselles Messerlin » est connue depuis plus d’un siècle pour être datée de 1551. Elle est associée à une grange de 1561.
Sept maisons très anciennes dont la construction s’échelonne entre 1535 et 1586 ont été repérées, étudiées, et datées avec certitude par la méthode de la denrochronologie (science de la datation des bois).

Cette recherche a fait progresser les connaissances sur l’habitat rural en Alsace. Elle a contribué à un désir de mieux préserver ce patrimoine d’une densité unique, au premier chef réveiller la ferme de 1551-1561 longtemps endormie….

Rappelons que « Krum und Stabil » se livrera à un chantier de nettoyage de la maison et de la grange la veille, avec portes ouvertes de 10 h 00 et 12 h 00

Liens sur ce site:
Nouvelles datations par denrochronologie à Wolfersdorf
La maison des demoiselles Messerlin à Wolfersdorf

Dannemarie

Sur la lancée de l’étude de Wolfersdorf, la Ville de Dannemarie a, à son tour, engagé une semblable étude. Six bâtiments ont été étudiée et datés, d’entre 1474 et 1684. Ils sont témoins d’une histoire souvent douloureuse, avec les atrocités du siège de l’église fortifiée en 1474, la Révolution des paysans en 1525, la Guerre de Trenet ans entre 1632 et 1648. Toujours la ville s’est reconstruite et développée, en gardant son plan initial : une longue rue intégrant une place de marché au pied de l’église fortifiée, prolongée au XVIIIe s sur le grand axe de la route royale de Belfort à Huningue.

Liens sur ce site :
Dannemarie de la cave au grenier
Dannemarie interroge l'histoire de sa formation urbaine